lundi 17 septembre 2012

COMMUNIQUE DE PRESSE ASSOCIATION ACPE : Association Contre la Prostitution des Enfants.

8 ans de prison pour Gérard Carayon 
Accusé de viol sur mineurs en Indonésie 
Une action aboutie pour l’ACPE, partie civile! 

Ce retraité installé en Indonésie et Président d’une Association venant en aide à des enfants handicapés (Association France Indonésie), a été condamné au petit matin du 8 septembre 2012, par la Cour d’Assises de Paris pour viols par personne ayant autorité sur deux mineurs indonésiens vulnérables, entre 1996 et 2004.

Il comparaissait en vertu des lois sur l’extraterritorialité, qui permettent de juger en France les crimes commis à l’étranger par des ressortissants français. Arrêté en France à sa descente d’avion en 2008, et après un an et demi de détention provisoire, il avait disparu sans donner de nouvelles. Sous le coup d’un mandat, il a été interpellé en Août 2012 à la frontière franco-italienne et a comparu détenu, lors de l’audience marathon du 7 Septembre 2012 alors que la Cour pensait avoir à le juger en son absence. La cause de ces enfants victimes n’était pourtant pas gagnée à l’ouverture du procès…

L’accusé niait les faits qui lui étaient reprochés, comme depuis le début de l’affaire. Il s’agissait, selon lui, d’un complot monté par un humanitaire français sourd qui aurait influencé les dépositions des victimes. Le recueil des paroles des trois enfants qui avaient porté plainte s’était fait « dans des conditions artisanales », sur la base de questions sous-entendant à priori la culpabilité de l’accusé, dénonçait l’avocate de l’accusé. Il est vrai que la différence entre les deux cultures, la barrière constituée par la langue des signes et sa traduction de l’indonésien en français, le recueil des informations sur des faits situés à des milliers de kilomètres, rendaient l’enquête difficile et révélait, selon les magistrats, la complexité de l’application de ces lois d’extraterritorialité.
 La rétractation de l’un des trois enfants, considéré par G. Carayon comme son fils adoptif et auquel il avait fait construire plus tard une maison, fragilisait d’autant le témoignage des deux autres. Toutefois, aux questions précises qui lui étaient posées par le Président, le représentant du Parquet, ou l’Avocat des parties civiles, l’accusé répondait de manière évasive et souvent déplacée en reportant la responsabilité de cette affaire sur ce jeune volontaire qui avait le premier recueilli les plaintes des victimes. « Classique », selon l’Avocat Général, pour un accusé qui « n’a rien à dire » pour démentir les faits qui lui sont reprochés.

La clarté et la pertinence des déclarations des différentes personnes appelées à la barre, en particulier, de la Présidente de l’association SOLINDO, dont il faut souligner l’implication et la persévérance à faire connaître cette affaire auprès des autorités judiciaires, du jeune volontaire sourd, objet des reproches de l’accusé, du policier retraçant les détails de l’enquête, ont permis d’apporter une nouvel éclairage aux faits attribués à l’accusé.

 Maître Léa Forestier, avocate de l’ACPE, Association Contre la Prostitution des Enfants, représentait également une des victimes qui s’était portée partie civile par courrier. Elle s’est félicitée que les enfants, aujourd’hui devenus adultes, aient pu se faire entendre à travers ce procès et a fait valoir notamment les violences tant physiques que psychologiques endurées par ces très jeunes handicapés, en relisant quelques passages les plus crus de leurs témoignages. « Les détails donnés par les enfants ne pouvaient être inventés » a-t-elle déclaré.

L’ACPE rappelle que trop peu d’abus sexuels commis à l’étranger sur des enfants, rendus vulnérables par le handicap, la pauvreté, l’absence de soutien familial ou l’indifférence des autorités locales, aboutissent à des sanctions. Elle se réjouit que la Cour d’Assises de Paris ait pu envoyer un message fort d’espoir aux enfants qui en sont victimes et aux associations locales et internationales qui les soutiennent. La peine très lourde, prononcée par la Cour d’Assises, reconnaît la gravité des agissements subis par les victimes.

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